Télétravail : une aubaine pour les développeurs ?

Par Maxime Pfrimmer, le 17 mai 2022

Business

De par le monde, les développeurs sont presque (tous) unanimes sur un point : le travail à distance les rend plus productifs.

Un miracle lorsque l’on sait à quel point ces derniers peuvent débattre avec passions sur des sujets tels que le choix d’un framework. Le débat sur React Native ou Flutter pour le développement d’application web/mobile en est un parfait exemple.

La tranquillité et le gain de productivité reviennent dans leur louange. Mais à quel prix ?

Les longues heures de travail en solitaire apportent aussi avec elle leurs lots de déboires. Solitude, limitation des opportunités de carrières et risques d’épuisement professionnel entre autres.

Dans cet article, nous vous proposons une plongée dans l’univers peu connu des développeurs en télétravail.

3 développeurs sur 4 sont friands du télétravail

En 2022, l’institut Terminal s’est penchée sur la relation entre le télétravail et les développeurs et a livré ses conclusions dans un rapport intitulé « The State of Remote Engineering ».

Sans surprise, l’appétence pour le télétravail reste élevé chez les développeurs en quête de plus de flexibilité et d’une meilleure balance vie privée/professionnelle.

3 sondés sur 4 ont déclaré être favorable à au moins 3 jours de télétravail par semaine. 75% des sondés le faisaient déjà et 60 % travaillaient complètement en full-remote.

Mais qu’en est-il de la productivité ?

Selon 68 % d’entre eux, le résultat est sans appel : ils sont plus productifs lorsqu’ils travaillent à distance. Pour le reste, un environnement de bureau reste l’endroit où ils sont les plus productifs.

Pour parfaire le tableau, 64% des sondés déclarent que grâce au télétravail, ils sont moins stressés.

Mais le télétravail a aussi son côté sombre.

Les développeurs sont conscients des limites du télétravail

Si les débats endiablés quant à savoir s’il faut développer le site d’un client sous un CMS ou via une solution custom ne leur manque pas, les développeurs avouent être en manque d’interactions sociales.

Un peu plus de 55 % se disent en manque d’interactions sociales personnelles, et 40 % se sentent isolés.

Et cet isolement a une répercussion directe sur la collaboration et l’intégration des logiciels, selon 38 %. D’autres (31%) vont jusqu’à affirmer que l’absence de contact avec les membres de la hiérarchie rend l’évolution de leur carrière plus difficile.

Les développeurs en télétravail attendent du soutien de leur employeur

L’adoption plus répandue du télétravail ces dernières années a incité les employeurs à repenser leur proposition de valeur aux employés. Cela passe notamment par un meilleur accompagnement humain et financier pour les employés en télétravail.

Près d’un quart des développeurs interrogés par Terminal sont favorables à ce que les employeurs leur versent des allocations pour leur fournisseur d’accès internet ou pour l’organisation de leur poste de travail (par exemple, les aider dans l’achat d’un siège ergonomique). De même, 18% ont cité les outils technologiques et de productivité comme l’avantage qu’ils souhaitent le plus, devant la formation (16%).

Les développeurs en télétravail souhaitent également bénéficier de programmes pour améliorer leur équilibre « vie pro / vie perso » : 21 % des répondants ont dit vouloir que leur employeur offre des horaires de travail flexibles, tandis que 13 % souhaitent avoir accès à des services de santé mentale et de bien-être. Dix pour cent souhaitent une aide à la garde d’enfants comme avantage social.

L’épuisement professionnel, le revers de la médaille

Femme fatiguée qui baille

Avec l’amincissement de la ligne qui sépare la vie professionnelle et celle privée, les employés du secteur technologique ont des risques accrus de burn-out.

Raison pour laquelle les entreprises utilisant abondamment le télétravail recourent massivement à des mesures préventives.

59 % d’entre elles proposent des horaires de travail flexibles pour les membres de l’équipe en télétravail. 35 % vont jusqu’à organiser des réunions virtuelles afin de prendre des nouvelles de leurs équipes.

De plus, un tiers des développeurs a déclaré avoir bénéficié de congés supplémentaires pour limiter le risque de burn-out, tandis que les employeurs adoptent également une approche plus indulgente en étant moins exigeants sur les délais (31 %) et en réduisant la charge de travail (12 %).

Pénurie de main d’œuvre et réticence des rares profils à passer du temps dans les transports obligent, les employeurs du secteur technologique sont à la croisée des chemins. Celles qui s’obstinent à ne pas satisfaire les nouvelles attentes de leurs travailleurs finiront inlassablement par les perdre au profit de celle qui le font.

Cet article a été inspiré de celui d’Owen Hughes : Developers say they’re happier working from home. Managers should take note


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